L’accompagnement de la relation affective entre l’enfant et ses parents ne s’interrompt pas à l’instant de la naissance. En effet, vivre une rupture du mode de relation affective induirait une frustration préjudiciable pour le bébé. Après la naissance l’enfant doit être accompagné, et ceci de façon très spécifique… En effet, l’haptonomie envisage l’intégralité de la personne…
De 0 à 3 ans
Dans les premières années, en particulier pendant les premiers mois, l’accumulation des expériences rassurantes permet à l’enfant d’avoir un sentiment de sécurité qui est la base de toute sa confiance en lui. Cela lui permet de se construire une colonne vertébrale psychique solide. C’est grâce à ce sentiment sécurisant que l’enfant peut rentrer en relation avec son environnement de façon saine et spontanée. Cette expérience heureuse d’un monde bon lui permettra d’être heureux et bon. D’où l’important de la qualité des premiers soins, qualité qui conditionne toute la vie de l’enfant. Plus on dorlote la vie psychique du bébé, plus elle s’épanouit. Le bébé bien investi par son entourage, et en particulier par ses parents, s’éveille et construit son intelligence sereinement.
La communication avec le petit enfant est capitale. Il est souhaitable de lui parler beaucoup en s’adressant à lui avec une grande bienveillance. Chaque moment peut devenir l’occasion d’un échange très épanouissant. Prenons l’exemple de l’alimentation du bébé. Il est certain que l’allaitement est naturellement propice à la relation entre la mère et le l’enfant. La chaleur, le contact physique, le don de soi de la maman sont autant d’atouts pour l’enfant en plus de l’aliment. Pour cela la mère doit être bien présente à son petit, l’envelopper de son regard, le porter dans une position confortable et propice à une bonne déglutition (le corps du bébé bien aligné et tourné vers la maman, et non la tête seule tournée vers le sein). Les vertus du lait maternel ne sont plus à démontrer. C’est par excellence l’aliment qui favorise la bonne santé de l’enfant et qui s’adapte à ses besoins en permanente évolution. Mais le lien qui se crée lors de l’allaitement est tout aussi important.
La qualité de la relation entre la mère et l’enfant lors de l’alimentation au biberon peut être tout aussi bonne. Cet échange peut également avoir lieu avec quelqu’un d’autre et développer ainsi une relation entre l’enfant et le père (ou une autre personne).
Un bain, un massage, un câlin, un brin de toilette, un chante, une berceuse, un repas , une collation… sont autant d’opportunités d’échanges nourrissants pour la relation du bébé avec ses proches. La confiance que le bébé acquiert lors des premiers mois de sa vie est la base de la confiance qu’il aura dans la vie elle-même. Elle lui confère de l’optimisme et de l’assurance pour toujours.
En grandissant jusqu’à 3 ans, le petit homme multiplie les petites victoires qui le conduisent vers l’autonomie. Il est souhaitable de connaître ces étapes pour les accompagner au mieux. L’enfant se tient, se tonifie, fixe son regard, exerce ses sens, s’assied, prend, lâche, porte à la bouche, manipule, se redresse, tien debout, marche, explore, court, saute, pointe du doigt, formule des mots, parle, s’exprime… Plus l’adulte l’observe, plus il reconnaît ces étapes et les favorise en adaptant l’environnement aux besoins du moment. Par exemple, en proposant des mobiles adaptés à l’enfant allongé qui a besoin d’exercer sa vue, en mettant à disposition des meubles stables et sûrs à l’enfant qui cherche un appui pour se tenir debout etc.
De 3 à 6 ans
Lorsque l’enfant grandit, il est souhaitable de ne pas cultiver les dépendances et d’accompagner, progressivement, l’enfant sur le chemin naturel de l’autonomie. Il a envie et besoin d’AGIR SEUL et de mener à bien ses activités spontanément choisies. Ne considérons pas cela comme des caprices, ne lui disons pas qu’il est trop petit, qu’il ne peut pas. Il en a BESOIN. Dans la mesure du possible et dans les limites du raisonnable, notre rôle est de permettre à l’enfant de satisfaire ce besoin de faire par lui-même, cet élan de vie. Favorisons les activités et les jeux qui sont choisis par l’enfant lui-même. Acceptons qu’il soit souvent plus attiré par les activités réelles que par les jouets. Offrons lui la possibilité de faire comme nous et, surtout, ne faisons pas à sa place. L’observation nous permet de prendre du recul avant d’agir et d’interrompre l’initiative d’un enfant. Accepter et accueillir les paroles (et parfois les bruits désagréables), le besoin de relation, les mouvements (parfois la prise de risque, parfois l’agitation) de l’enfant. C’est lui faire autant de cadeaux. Gardons en mémoire qu’il traverse des périodes sensibles et favorisons-les en donnant à l’enfant un environnement propice aux apprentissages.
L’enfant a besoin d’ordre. En rangeant avec lui, il prend l’habitude de remettre les choses à leur place. Cela peut devenir un réflexe. Dans une ambiance montessorienne, la règle est que l’on ne sort pas une activité tant que la précédente n’a pas été remise à sa place. L’enfant aime l’ordre et range naturellement dans un contexte ordonné. C’est cependant un apprentissage qui prend beaucoup de temps. Mais n’oublions pas que l’ordre extérieur nourrit l’ordre intérieur, autrement dit sa façon de structurer sa pensée. Cet apprentissage du rangement doit se faire dans l’amour et non dans la crainte. Le meilleur moyen est de donner l’exemple, de ranger avec l’enfant au début, sans considérer le rangement comme un moment rébarbatif mais comme un partie intégrante de l’activité. Bien arranger ses affaires, prendre soin d’elles, cela rend heureux. L’enfant est fier de ses affaires.