Les effets des écrans surtout chez les enfants font régulièrement débat. Les spécialistes déconseillent formellement la télévision avant l’âge de 3 ans, mais qu’en est-il des écrans interactifs ? Eh bien, selon l’Académie des Sciences, les tablettes peuvent contribuer à l’éveil cognitif précoce du bébé, même avant deux ans, mais à quelques conditions. D’une part, il faut que l’usage soit encadré par un adulte et d’autre part qu’il soit limité dans le temps, pas plus d’un quart d’heure par jour. Néanmoins, est-ce pour autant qu’un enfant peut commencer à jouer aux jeux aussi tôt et faut-il courir lui acheter d’urgence une console de jeux vidéo ? Eh bien… pas vraiment !
Les jeux vidéo, déconseillés avant 3 ans
Même s’il n’est pas fondamentalement mauvais de laisser son enfant – avec parcimonie – devant des histoires interactives ou des jeux réflexes qui sont d’ailleurs davantage des outils pédagogiques que de véritables jeux vidéo, avant 3 ans, la priorité doit être donnée aux activités qui favorisent le contact social, le langage, l’attention, le développement et l’imitation. Un enfant qui joue avec ses semblables, manipule des objets, prend l’air et découvre le monde qui l’entoure, est plus épanoui et a moins de chance de se sédentariser à l’adolescence . Il y a un temps pour tout. La prime enfance est un laps de temps très court, mais très important pour cultiver une curiosité et travailler son imagination, autant faire l’impasse, du moins pour l’instant sur les jeux vidéo.
De 3 à 6 ans : les premières expériences
Certains parents peuvent choisir de donner la première fois une manette à 3 ans, d’autres plutôt à 4 ans. Si l’enfant manifeste un certain intérêt pour les jeux vidéo, inutile de les lui refuser. Cependant, quelques précautions s’imposent. Vous ne devez pas laisser l’enfant jouer tout seul et le temps de jeu ne doit pas excéder 30 minutes par jour chez un enfant de 3 ans et 1 heure chez un enfant de 6 ans. Le jeu vidéo est avant tout un moment de partage et de discussions. Pour cela, vous pouvez choisir des titres qui peuvent se jouer à deux voire à quatre pour favoriser le temps passé en famille : jeux de course, jeux de danse… À titre d’exemple, la licence Mario Kart est une très bonne référence pour initier votre enfant au jeu vidéo. Vous pouvez aussi tenter Just Dance, un excellent compromis entre jeu vidéo et exercice physique.
Sinon, vous pouvez choisir n’importe quel titre, à condition qu’il porte la mention PEGI 3. La norme PEGI est un système d’évaluation européen qui classifie les jeux par âge : 3, 7, 12, 16, 18. Toutefois, elle ne reflète pas la difficulté d’un jeu, mais a plutôt pour but de vous mettre en garde sur la nature du contenu qui pourrait choquer. Les jeux PEGI 3 n’exploitent pas de langage grossier, les sons et les images ne sont pas susceptibles d’être effrayants et il n’y a pas de scènes violentes.
Entre 6 et 12 ans
À partir de 6 ans, il est important de sensibiliser l’enfant au contenu numérique et surtout de lui expliquer la différence d’usage que peuvent avoir une console de jeu ou un ordinateur. En effet, une console n’est qu’un divertissement, alors qu’un ordinateur est aussi un outil de travail et d’apprentissage. Si la plupart des enfants apprennent tôt ou tard à se servir d’un ordinateur à l’école, vous devez aussi l’aider à y prendre plaisir et pourquoi pas alterner entre console et PC pour qu’il puisse à la fois travailler sa dextérité avec une manette, mais aussi avec un clavier et une souris. Si vous cherchez des idées de jeu vidéo, vous pouvez consulter le site Pedagojeux qui liste un ensemble de titres et émet une analyse critique quant à leur contenu et ce qu’ils peuvent apporter à l’enfant. Néanmoins, seuls quelques titres y sont référencés, pour les autres, testez-les vous-même pour juger du contenu !
Plus l’enfant grandit, plus il peut gagner en autonomie. Certains enfants préfèrent faire du jeu vidéo une passion solitaire. Cependant, veillez à ce qu’il ne joue pas avant d’aller dormir ce qui pourrait perturber son cycle de sommeil. Pensez aussi à installer un contrôle parental pour créer une limite et éviter que le temps de jeu nuise à la pratique d’autres activités. Diversifiez également les jeux : plateforme, action – attention cependant à la classification PEGI, en cas de doute, consultez la base de données pour vérifier si le contenu est adapté à la tranche d’âge – et pourquoi pas stratégie pour aider votre enfant à améliorer ses réflexes tout en améliorant ses capacités de gestion.
En revanche, modérez leur temps passé devant internet et abstenez-vous de les faire jouer à des jeux massivement multi-joueurs – World of Warcraft, League of Legends, Dofus, Fortnite… – qui, s’ils sont très prenants, peuvent vite devenir addictifs. Le jeu vidéo ne doit pas venir en remplacement d’une autre activité essentielle au développement de l’enfant. Quelle que soit son engouement, préconisez la modération.