Le titre de cet article vous a peut-être interpelé(e) ? Effectivement, à moins que vous soyez dans le domaine de la psychanalyse ou intéressé par l’éducation parentale pour des enfants « terribles », vous n’avez probablement jamais entendu de ce sujet.
L’idée de cet article est de vous partager brièvement notre avis suite à la lecture du livre « L’enfant terrible ! » du Docteur Michel Pradère, aux éditions Enrick B Editions (un imprimeur qui plante un arbre pour chaque livre acheté, c’est appréciable :).
L’auteur du livre
L’auteur du livre, le Dr Pradère, est un psychiatre et psychothérapeute expérimenté (40 ans de pratique) qui a exploré de nombreuses formations et stratégies. Il est un défenseur convaincu du soin par la parole. Et on peut vous confirmer qu’il maîtrise aussi parfaitement l’écriture, avec un style d’écriture très travaillé.
Pourquoi ce livre ?
L’objet de ce livre est de partager des techniques pour s’en sortir face à des enfants « terribles ». On peut d’ailleurs livre sur la première de couverture « Message(s) aux parents qui ont tout essayé, sauf… les stratégies paradoxales de Palo Alto ».
En clair, l’auteur explique dans ce livre des techniques simples et éprouvées pour les parents puissent retrouver le contrôle, tout en aidant les enfants dit « terribles » de sortir d’un rôle qu’ils n’ont finalement pas choisi.
Le livre s’adresse également aux enseignants, éducateurs, psychologues, psychothérapeutes, pédopsychiatres…
La psychothérapie stratégique systémique brève de l’école de Palo Alto
Je vous ai perdu rien qu’à la lecture de ce titre ? C’est normal.
Pourtant, derrière ce nom barbare se cache finalement une technique simple pour les petits révoltés que « tout aggrave » (pour reprendre l’expression de l’auteur).
Je vous mets quelques extraits pour que vous donner une idée de la méthode (seulement une idée, pour les exemples concrets il faudra lire le livre 😉 :
Vous, les parents pour, convenez à présent que le problème de votre galopin ne vient pas de vous, de votre prétendue faillite éducative. Il ne vient pas non plus de lui qui, prix dans un piège où il revendique bruyamment ses actes et se prend pour le « roi », ne contrôle rien du tout. Vous et lui êtes les infortunées victimes d’une série de hasards par forcément plus graves au départ qu’un ongle coincé dans un engrenage (…)
En pratique, l’idée est de rentrer dans le jeu de l’enfant pour le destabiliser et le remettre dans le droit chemin sans confrontation. Dire « tu as raison, continue » : cela permet de maîtriser, réduire sa colère. Car dire non, interdire, ne fait finalement qu’ajouter de l’huile sur le feu pour un enfant « terrible ». Alors que l’enfant se bat pour s’affirmer contre vous tout le temps, vous lui donnez brusquement raison, en l’encourageant à continuer :
Bon d’accord, puisque tu ne peux [ou ne veux] pas le faire, ne le fais pas. C’est très bien, tu as raison, continue comme tu penses, comme tu veux ». Appliquez le bon vieux principe d’encourager ce que vous ne pouvez éviter, sauf si bien sûr cela l’expose à un danger. Prenez le ton que vous voulez, tranquille et serein si vous pouvez, ou coléreux et sarcastique si ça vous défoule, mais poussez-le à s’opposer encore plus ! Cela paraît bizarre, mais c’est la seule façon de reprendre l’avantage sur lui !
Face à ça, soit l’enfant est pris de court, car il se demande ce que cela cache, et il ne sait plus comment réagir. Il ne peut plus revendiquer car vous venez de l’approuver, et cela suffit généralement à régler la situation.
S’il reste buté et ne cède pas, et si son entêtement lui amène des inconvénients facheux (sanctions, privations), il faut le laisser les assumer et on peut retenir cette phrase magique :
Peut-être mais c’est comme ça, c’est notre devoir de parents, mais fais comme tu veux.
Notre avis
Un livre bien écrit, repli d’exemples de la littérature et de nombreuses anecdotes issues de l’expérience de l’auteur. Ces récits permettent de mieux comprendre et de voir la mise en pratique de cette stratégie éducative. On lit au fil des pages les nombreux succès remportés par l’auteur et surtout par les parents et enfants concernés par ces situations de conflits.
Et pourtant l’idée est simple, aller dans le sens de l’enfant, l’approuver dans son comportement indésirable tout en le laissant subir les conséquences via une sanction différée.